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VENDREDI 10 JANVIER 2020
Sa Majesté s'est éteinte ce soir des suites d'une longue maladie
Demain samedi 11 Janvier se dérouleront ses funérailles.
SALALAH, sur la Mer d'Arabie au pied du Djebel al Qara. C'est la capitale de l'entité administrative la plus méridionale,
le Gouvernorat de Dhofar. En 1932 elle devient la capitale préférée et la résidence du Sultan Said bin Taimur avant que le Sultan Qaboos ne transfère la capitale à Mascate en 1970. C'est la ville
natale du Sultan Qaboos et aussi de Son Excellence Yussuf Al-Alawi bin Abdallah né en 1945, Ministre chargé des Affaires Etrangères.
Descendant de la Dynastie des Al-Said au pouvoir depuis 1744 Sa Majesté Qaboos est le 14è Sultan d'Oman. Autrefois cette Dynastie régnait sur un Empire s'étendant de Bandar Abbas, sur la rive persane du Golfe jusqu'à Zanzibar et Mombassa, sur la côte Orientale de l'Afrique.
Né le 18 Novembre 1940 à Salalah, la grande ville du Sud, capitale du
Dhofar, le jeune Sultan Qaboos est le fils unique du Sultan Saïd ibn Taimur et de la Sheika Mazwon bint Ahmad al-Qahtani al-Ma'ashani, née à Taqa, près de Salalah. Elle était la fille du Sheik
Ahmad bin Ali al-Qahtani, de la tribu al-Ma'ashani de Taqa. Elle meurt le 12 Août 1992 des suites d'une complication de son diabète. Le Sultan était très proche de sa mère qui lui prodiguait
amour et conseils. Trois jours de deuil furent décrétés. Elle repose désormais dans le vieux cimetière de la Mosquée de sa ville natale Taqa. Quand il est dans le Dhofar, souvent la nuit, avec sa
jeep, le Sultan vient se recueillir seul sur sa tombe.
Le Sultan Qaboos a 2 demi-soeurs :
- de la sheika Fatima bint Ali al- Mashani, cousine de sa mère et première épouse de son père : Sayyida Umaima née à Salalah le 16 Mai 1934, morte à Mascate le 28 Novembre 2002, enterrée au Cimetière Royal.
- d'une concubine du Palais : Sayyida Ujaima (Khadidja), morte le 16 Mai 1968.
L'enfance du futur Souverain est solitaire et austère : interdiction de participer à des jeux, de se baigner à la plage,
d'interroger ses précepteurs sur des sujets étrangers à ses études. Après Salalah I'adolescent part faire ses études secondaires à Pune, en Inde où il était l'élève de Shankar Dayal Sharma, futur
Président de l'Inde.
A 16 ans, grâce à l'insistance des conseillers Britanniques le jeune homme est envoyé en Angleterre à l'Académie privée de Bury St Edmunds, dans le
Suffolk, où il devient un cavalier émérite et un mélomane. Ensuite à l'Académie royale militaire de Sandhurst jusqu'en 1962. Il sert un an dans l'armée britannique en Allemagne, en tant
qu'officier du 1er bataillon The Cameronians (Scottish Rifles).
Après un grand tour du monde, il est rappelé en 1965 par son père. A Salalah il étudie l'histoire, le droit, la religion,
en résidence surveillée, pour ne pas dire emprisonné. Souvent on lui fait parvenir en cachette des exemplaires du Times pour le maintenir au fait des
évènements extérieurs. Dans sa solitude, par bonheur il y a la musique : Bach, Haydn, Haendel, Beethoven...
Le père du Sultan Qaboos, le Sultan Saïd Ibn Taimur était un despote rétrograde. Voulant préserver son pays des "miasmes" du progrès, il gouvernait
avec la conviction que plus "les chiens ont faim, plus ils obéissent". Tout était interdit : écouter de la musique, voyager...et aucun étranger ne devait entrer dans Oman. Pas de presse, pas de
vie politique, les prisons étaient pleines. Alors que tous ses voisins du Golfe entrent dans le XXè siècle, Oman s'enfonce dans la nuit noire de l'obscurantisme. La rébellion du Dhofar soutenue
par les marxistes du Sud Yémen menace de s'étendre dans le pays et de tout emporter.
Le 23 Juillet 1970, avec l'accord tacite des conseillers britanniques le sultan Qaboos renverse son père Saïd ibn Taimur lors
d'une révolution de palais sans effusion de sang. Exilé à Londres où il vit au Dorchester jusqu'à sa mort en 1972, le Sultan déchu est inhumé au Brookwood Cemetery, dans le Surrey, avant d'être
ramené à Oman où il repose désormais au Cimetière Royal. Le Sultan Qaboos fait bâtir à sa mémoire la Mosquée Said ibn Taimur, inaugurée en 1999. Avant de mourir le vieux Sultan a écrit à son fils
une lettre de réconciliation : au fond il était fier de son héritier unique. Ainsi le nouveau Souverain est désormais en paix avec lui-même car longtemps l'image de son Père déchu l'a
hantée.
Une Page sombre est tournée et le jeune Sultan trentenaire va pouvoir écrire une autre page de l'Histoire de ce morceau d'Empire qu'il a sauvé avec courage et dignité.
photo ci-dessus : La Sheika Mazwon Bint Ahmad al-Quahtani al Ma'ashni, 2è épouse du Sultan Saïd III ibn Taimur et mère bien-aimée du Sultan Qaboos.
photo de gauche : 1912. Le Sultan Faisal ibn Turki (1864-1913) tenant Saîd
III ibn Taimur (1910-1972) et, debout, Taimur ibn Faisal (1886-1965). 3 générations
photo ci-dessous : le Sultan Saïd ibn Taimur (13/08/ 1910 à Mascate-19/10/1972 à Londres) et son unique fils, Qaboos (1940). Le Sultan Saîd ibn Taimur a régné en despote rétrograde
du 10/02/1932 au 23/07/1970, alors qu'une guerre civile faillit tout emporter.
Adossée à la chaîne montagneuse la Mosquée Saïd ibn Taimur dresse ses minarets de 50m de haut, visibles à des lieues à la ronde. Sur cette photo, les
travaux paysagers étaient en cours.
Construite et financée par le Sultan Qaboos à la mémoire de son père le Sultan Said ibn Taimur, c'est la seule mosquée de style turc de la région. Elle se trouve à Al Khuwayr Al Janubiyyah. Achevée en 1999.
CONSTERNATION. Dans la foulée du Printemps arabe les travailleurs Omanais descendent dans la rue et protestent. Ceux qui, comme moi, connaissent ce pays depuis plus d'un demi-siècle se disent : "Mais que veulent-ils de plus ? Le Sultan leur a tout donné !".
Je pense à toutes ces années de labeur, où sans relâche avec ses ministres et conseillers le Sultan trace et retrace les nouveaux chemins de liberté et
de prospérité qui mèneraient son peuple au Savoir universel .... Mais peut-être quelque chose m'a t-elle échappé ? Peut-être la roue a t-elle tourné trop vite et à présent il y a t-il plus de
compétents et de spécialistes que de travail ?
Le Dimanche 27 Février 2011 la contestation a démarré à Salalah, dans le Dhofar, à la frontière du Yemen.
Le Lundi 28 février la fièvre gagne Sohar à 200 km au Nord de Mascate. Les manifestants ont attaqué un poste de police qui a riposté en tirant des balles en caoutchouc et en lançant des bombes lacrymogènes. Bilan entre 2 et 5 morts.
Le 1er Mars 2011 des partisans du Sultan lancent une contre manifestation. Les militaires prennent position autour des points stratégiques. Les revendications purement économiques sont devenus au fil des jours de plus en plus socio-politiques. Les manifestants ne contestent pas la légitimité du Sultan mais veulent que leur Souverain trouve une solution rapide au chômage, à la corruption et à l'abus de pouvoir.
Des jeunes irresponsables, sur leur blog, vilipendent n'importe qui et n'importe quoi, à la manière des plumitifs des caniveaux occidentaux. Face à des
ouvriers, touchés par la crise économique, qui réclament de meilleures conditions de vie, ces technocrates éduqués à l'étranger ne sont que la face cachée et déviante de la génération Facebook et
Internet, pressée de prendre le pouvoir, ne connait que l'exigence, la violence verbale, l'ingratitude.
Homme de consensus, aussitôt le Sultan annonce un remaniement ministériel portant sur 5 Ministres.
Le Ministre du Cabinet Royal, Ali ben Majid al-Maamari et le Ministre des Affaires du Palais, Ali ben Humud al-Busaidi sont remplacés respectivement par le général Sultan bin Mohammed al-Nuamani et le Prince Khaled bin Hilal bin Saud al-Busaidi.
Trois autres ministres sont démissionnés : Economie, Ahmed ben Abdil Nabi Makki. Intérieur, Saoud ben Brahim al-Bussaidi. Commerce et Industrie, Makboul ben Ali ben Sultan.
Le Sultan signe également un décret portant création d'un Département des consommateurs et augmente les bourses étudiantes qui passent de 65 à 234
dollars. Les salaires du secteur privé sont augmentés de 43%. Les chômeurs touchent une allocation d'environ 375 $. Création aussi de plus de 50.000 emplois publics
Mardi 15 Mars 2011. Le Sultan remet les pouvoirs exécutifs au Parlement en signe d'apaisement et procède à un remaniement ministériel, le 3è en 2 semaines, renvoyant 12 ministres.
Les Chancelleries sont soulagées : le Sultanat d'Oman est un exemple de stabilité à un point stratégique de la Péninsule Arabique, le Détroit d'Ormuz, et chacun de ses éternuements fait sursauter les capitales du vaste Monde.
En Octobre 2011 ont eu lieu des élections pour le Majlis as-shoura.
Il y a 46 ans, à propos de Mai 68, de cette chienlit, le Général de Gaulle disaient que les Français sont des VEAUX. Les petits bourgeois de ce
temps là, la panse bien remplie, ne rêvaient que de Mao, du Che, de Liberté.... sexuelle et tutti quanti. Ils ont généré une, puis deux générations de petits morveux mal élevés, mal lavés qui
font honte à la vraie France. Certains films français reflètent bien cette société post soixante-huitarde par la grossièreté des personnages, leur langage ordurier et au bout d'un quart d'heure
il faut qu'ils se mettent à poil pour coïter comme des chiens, sans aucune originalité. Et on leur donne des prix !
Est-cela le rêve des blogueurs omanais ? Non, ils ne méritent pas la prison car on doit en plus les sustenter, mais des coups de pieds au Cul, ces
CHAMEAUX là, .. en attendant que leurs mômes leur jouent le même sale tour, à leur tour. Je peux me permettre de l'écrire car je marche vers "l'Octantaine", j'ai l'âge de leurs aïeux, je suis
plus âgée que tous les Ministres du Sultan. Et je ne suis le Ministre de personne ce qui me permet d'être souvent politiquement et diplomatiquement incorrecte.
Nés après 1970, que savent-ils au juste du Passé, ces CHAMEAUX là ?
Pour moi, le Passé c'était HIER.
Un révolutionnaire barbu,romantique ^ <<<< Un gentleman flegmatique.
Un séduisant jeune marié reçu par le Président Giscard d'Estaing en 1977. v v v v
UN MORCEAU D'EMPIRE qui menaçait de devenir poussières d'Empire, un pays qui s'enfonçait dans la nuit.
Quelques écoles, des pistes impraticables, voilà ce que le Sultan a reçu comme héritage, héritage qu'il a du
arracher à son père pour sortir sa patrie du Moyen-Âge. Alors que l'homme venait de marcher sur la lune.
LE BOUT DU TUNNEL.
Dès son accession au trône le Sultan Qaboos s'emploie à recoller les morceaux : amnistier les prisonniers politiques, rappeler les Omanais exilés à l'étranger, fédérer les tribus. Pour cela il décrète que le pays s'appellera désormais 'Sultanat d'Oman" et non Mascate et Oman.
Mais le problème le plus urgent pour le Sultan c'est la guérilla séparatiste marxiste soufflée du Sud Yemen vers le Dhofar (1965-1975). Avec l'aide du
Shah d'Iran, des troupes envoyées par le Roi Hussein de Jordanie, des Forces spéciales anglaises et du Royal Air Force, le Sultan réussit à l'écraser définitivement en
1975.
Tout en s'associant avec des pays de la région, notamment l'Egypte, le Sultan d' Oman adhère à la Ligue arabe le 29 Septembre 1971, à l'ONU le 7 Octobre
1971, à l'UNESCO le 10 Février 1972.
Le 2 Décembre 1971, fin du Protectorat britannique imposé depuis le 20 Mars 1891, depuis 80 ans.
En 1972 le Sultan ordonne la construction du palais Al Alam pour les Hôtes de marque, LUI n'y réside pas.
En 1992, 20 ans après, il lance le concours pour la construction de la Grande Mosquée Sultan Qaboos.
Deux réalisations tangibles, entre des centaines d'autres, pour ponctuer son règne.
Ces réalisations ont généré des centaines, des milliers d'emplois dans la Péninsule arabique; ainsi le tapis persan de
70x60m et ses 21 tonnes ont mobilisé pendant 4 ans, 600 tisserandes de la province iranienne de Khorassan, encadrées par 15 techniciens. En France et ailleurs
des dizaines et des dizaines d'artisans, d'artistes y travaillent aussi, dont Swaroski et France Vitrail International.
La manne pétrolière a été répartie équitablement, les écoles, les routes, les usines, les ports, les Universités fleurissent aux 4 coins du Sultanat. Une
réserve pour les générations futures est gérée avec sagesse. Un plan Horizons 2020 est soigneusement à l'étude.
De ce Pays tombé dans l'obscurantisme, le Sultan avec ses compagnons de route en ont fait une Nation prête à affronter les défis du 3ème
millénaire.
En 2010 Sa Majesté fête ses 40 ans de règne. Au bout de tant d'années de labeur peut-être va t-il pouvoir enfin cultiver lui-même les roses dont il ne
cesse de vanter la beauté et se consacrer à ses chevaux...Mais non ce sera "le printemps arabe" ......Au fait 3 longues années après, qu'ont-ils obtenu au juste pour le peuple ? La misère, la
mort, la guerre civile et l'enrichissement des marchands d'armes....
SA MAJESTE A LA RENCONTRE DU MONDE. *
L'ANGLETERRE DEPUIS TOUJOURS .....MAIS AUSSI LE RESTE DU GLOBE.
Le Sultan entretient des relations privilégiées avec la Grande Bretagne mais aussi avec toute la planète.
Le Sultanat est membre de Conseil de Coopération du Golfe créé en 1981 (6 membres : Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Koweït, Qatar, Bahreïn).
Ces années de règne "donnent en matière de politique étrangère le sentiment d'une continuité rare dans la région.
Une politique rectiligne, épargnée par les zigzags et à l'écart des péripéties internes du monde arabe." **
Ne pas rompre les relations avec quiconque, quelles que soient les difficultés du moment.
* Lire l'ouvrage de référence de Joseph A. Kechichian, "Oman and the World, the Emergence of an Independent Foreign
Policy, RAND 1995.
** Lire Olivier Da Lage : http:/mapage.noos.fr/odalage/autres/polexoman.htm
L'EDUCATION ET LA SANTE POUR TOUS.
En 40 ans le Sultanat a rattrapé plus d'un siècle de retard. 81% des filles et 85% des garçons de 6 à 18 ans sont scolarisés. 1.000 établissements publics d'enseignement, 123 établissements privés. Plus de 500.000 élèves. 27 établissements d'Enseignement supérieur, des Universités du Nord au Sud.
De 12 lits d'hôpital en 1970, on en compte aujourd'hui plus de 3.000 : 54 hôpitaux, 118 centres médicaux, 5 polycliniques, 500 cliniques privées. Soins et traitements gratuits pour tous les Omanais.
BÂTIR UN ETAT MODERNE à DIMENSION HUMAINE SANS AMOINDRIR LA NATURE ET LE PASSE.
La nature et l'environnement sont méticuleusement protégés. Création de nombreuses réserves naturelles, introduction des espèces disparues, telle l'oryx.
Les innombrables monuments historiques, dont les 145 forts laissés par les Portugais, ont été admirablement restaurés.
Sur la côte, de Mascate à l'aéroport de Sib, sur plus de 40 km se succèdent des agglomérations pimpantes, apaisantes, d'une propreté exemplaire, qui détonent avec la démesure des Emirats Arabes Unis.
LA MONDIALISATION : MUSCAT SECURITIES MARKET.
LE TOURISME : UNE AUTRE VOIE POUR S'OUVRIR AU MONDE.
La première étude touristique a été réalisée dès 1970 par l'Organisation Mondiale du Tourisme. presque simultanément, une autre a été faite sur les possibilités de développer les activités d'escalade et autres sports. Une année plus tard un troisième rapport a été établi par l'Union Internationale sur la Préservation de la Nature (IUPN) sur le développement du littoral long de 1.700 km. Leurs conclusions ont conforté les choix opérés par Oman. En 1996, une conférence à Mascate, réunissant les professionnels internationaux et Omanais permettait de mieux définir le profil du touriste attendu. La même année un Institut de Formation Hôtelière ouvre ses portes. Mascate comptait à l'époque 8 Hôtels entre 3 et 5 étoiles. Une cinquantaine d'autres établissements était répartie dans tout le territoire. A Paris, Son Excellence Munir MAKKI, puis son successeur à l'Ambassade, Son Excellence Mohammed bin Sultan AL BUSAIDI et Monsieur Ahmed AL MAHRIZI Premier Secrétaire à l'époque, ont tout mis en oeuvre pour réaliser ce projet d'ouverture au Monde.
CHAÏNES DE RADIO (1970), RESEAU DE TELEVISION (1974), RESEAU TELEPHONIQUE INTERNET (1996), 35 JOURNAUX ET MAGAZINE en anglais et en arabe.
1970 - 2010. QUARANTE ANNEES DE REGNE. C'EST LONG ET C'EST COURT pour réaliser tous les
rêves.
La visite de Sa Majesté Elizabeth et du prince Philip était très attendue. Le 28 Novembre 2010 Sa Majesté Qaboos leur avait réservé un spectacle équestre somptueux avec plus de 3.500 cavaliers omanais et dont Sa Majesté la Reine en parle encore aujourd'hui. Le lendemain 29 Novembre Sa Majesté le Roi Abdallah de Jordanie a assisté à un défilé militaire de 15.000 hommes.
18 Nov. 2010 Palais Al Alam--16 Mars 1982 Buckingham Palace, le Sultan entouré de la Famille
Royale.
28 années séparent ces photos. La Reine Mère et Lady Diana (décolleté blanc et noir derrière le Sultan)
sont à jamais absentes. Les augustes invités ont tous blanchi sous le poids des hivers.
LA REALISATION D'UN VIEUX RÊVE : ROYAL OPERA HOUSE, HERITAGE DE L'HUMANITE
CIVILISEE.
En 2001 Sa Majesté ordonne la construction d'une "House of Music Arts". Finalement le nom "Royal Opera House" - ROH - fut choisi. En 2003 la Compagnie WATG (Carillion Alawi) est sélectionnée par la Commission des Affaires à la Cour Royale pour exécuter le projet. Les travaux ont débuté en 2007.
L'Opéra est le premier équipé du système multimédia interactive Mode 23 de Radio Marconi. Il a été inauguré le 12 Octobre 2011 avec Turandot, le chef-d'oeuvre ultime de Giacomo Puccini, mis en scène par le somptueux Franco Zeffirelli et interprété par le choeur et l'orchestre de la Fondazione Arena de Verona sous la direction de Placido Domingo.
Le ROSO, Royal Oman Symphony Orchestra a été créé en 1985. Seul orchestre symphonique réunissant 120 musiciens arabes hommes et femmes. Une école de musique sélective lui est associée. Le Ier Juillet 1987 débute le concert inaugural en présence de Sa Majesté, le 1er concert public eut lieu l'année suivante en 1988. En 1990 un complexe est créé à l'ouest de Mascate, face au Palais Bayt al Barakak avec une mosquée, des salles de répétition, une école et des logements pour les étudiants.
L'orchestre a été dirigé en 1996 par Yehudi Menuhin, en 2005 par Lakshminarayana Subramamiam. D'autres chefs
prestigieux ont suivi depuis dont Claudio Abbado dirigeant Maurizio Pollini.
La ROSO accompagne souvent Sa Majesté dans ses déplacements. Sur le bateau, l'orchestre a l'habitude de jouer un divertissement pendant le dîner puis accompagne les hôtes pour le café servi sur le pont : des instants magiques.
UN GOUVERNEMENT PAR CONSENSUS.
Ebranlé par la guerre civile du Dhofar, dès son accession au trône le jeune Sultan avait à coeur d'aller à la rencontre de son pays, parcourant le désert en 4x4 Il visite toutes les tribus. Il écoutait leurs doléances, les ministres les enregistraient et agissaient en conséquence. Au fil des ans et du temps c'était devenu un must, un rendez-vous rituel.
Le 27 Février 2011, c'était pour Sa Majesté le choc. Comme tout parent sincère qui a fait le maximum pour ses enfants, il se demandait : "Mais que se passe t-il ? Ai-je manqué quoi que ce soit ? Moi qui ne rêvais que paix et sécurité pour tous sans discrimination ni de religion, ni de caste ?"
En vérité, jusqu'à présent, le Sultan s'était surtout occupé de cet autre monde à l'intérieur des terres, dominé
par des structures tribales arriérés et un Islam ibadite rigoureux. "J'ai du faire très attention pour ne pas perdre l'équilibre " dit Sa Majesté. Et pour cela il a veillé que chaque bourgade
reculée soit desservie par des routes et pistes et que des écoles et cliniques soient installées. Mais peut-être a t-il oublié ce Bord de Mer qui a grandi trop vite du Sud au Nord et le Spectre
imprévisible de la crise économique mondiale. Et certains de ses Ministres se sont assoupis après des décades de pouvoir.....
"Je ne vais pas ruiner mon pays avec des discours de perroquet sur la démocratie". "Les gens doivent apprendre à
marcher avant de courir". "On ne construit pas un grand dôme avant de poser les fondations et dresser les murs". Souvent répétées par le Sultan, ces phrases
expliquent qu'il gouverne en autocrate, cumulant les postes de Premier Ministre, Ministre de la Défense, Ministre des Affaires étrangères, Ministre de l'Economie et des
Finances.....
MAIS CELA LUI A REUSSI pendant des décades, n'en déplaise à ces Occidentaux obsédés par la soi-disante démocratie
et prompts à tout critiquer.
Si le Sultan aime le style Empire, admire Napoléon, a une collection de soldats de plomb, dévore tous les livres sur ce grand Corse, Il est trop sage pour ne pas retenir les leçons de l'île d'Elbe et de Sainte Hélène....
En 1991 un Conseil consultatif, Majlis as-shoura a été créé. Ses membres sont nommés par le Sultan mais sans pouvoir de décision ni compétence législative.
Jusqu'en 1996 il n'y a pas de texte constitutionnel. Ensuite un Livre blanc "Basic Statues of the State"
Depuis 2000, un système bicaméral : un Majlis as-shoura de 83 Membres dont 2 femmes, élu par une tranche de la population. Et une chambre haute, le Majlis ad-Dawlat (Conseil d'Etat) de 48 membres dont 5 femmes
2014. VA LA VIE. VIVE LA JEUNESSE.
On dit que le Sultan mène une vie solitaire. Rien n'est moins vrai. Chaque fois qu'il venait en France dans sa
propriété de Seine et Marne (tous les 3 ans depuis son acquisition en 1994) pas moins de 500 personnes l'accompagnaient. Les réservations d'hôtel se font à des lieues à la ronde. Son orchestre
l'accompagnait et donnait des concerts dans le petit village en émoi. En 2006 un des châteaux a été agrandi pour sa famille, fournissant du travail à des dizaines et dizaines d'ouvriers et
paysagistes en Ile de France.
Autour de Sa Majesté il y a d'abord sa grande famille, ses oncles, ses cousins, ses neveux, nièces et leurs enfants. Il y a ses vieux amis. Il y a une équipe soudée, les vieux de la vieille, ces "Jeunes Turcs" qui l'épaulaient depuis le premier jour.
Sa succession, il y pense bien sûr et a pris ses dispositions dans 2 enveloppes scellées au cas où le Conseil de famille n'arriverait pas à se mettre d'accord sur son successeur.
Mais le monde entier souhaite que ce jour là arrive le plus tard possible.
LA FAMILLE PROCHE DE SA MAJESTE
Son Altesse le Prince Shabib bin Taimur Al Said, le jeune oncle qui a 3 ans de moins que Sa Majesté. De son épouse suisse
Amman, née Gerda Verena il a 3 enfants : à gauche le Prince Tariq (1968) et la Princesse Tania, (1973),
tous deux ont déjà assumé la relève. Manque le Prince Taimur né en 1983.
Le regretté Prince TARIQ bin TAIMUR AL SAID est un autre oncle de Sa Majesté. Né à Istanbul en Turquie le 30 Juin 1921 après le divorce de ses parents. Exilé en Allemagne où il a rencontré en 1965 sa 3è épouse, Helen Lucy Bromm (divorcé), le Prince était rentré en 1970 pour être au service de son Pays enfin libéré du joug fraternel. Principal Conseiller de Sa Majesté, le Prince est mort le 12 Décembre 1980 au Wellington Hospital, St John's Wood à Londres. Sa dépouille a été ramenée à Oman, il repose au Cimetière Royal de Mascate.
Le Prince avait 2 filles (dont l'une Sayyida Nawal, née le 20 Novembre 1951, a été mariée au Sultan Qaboos en 1976 puis divorcée en 1979) et 7 fils dont :
-- le Prince Asa'ad,
Brigadier-Général, né à Mascate le 20 Juin 1954, de sa seconde épouse Shawana Umm Talal. Le Prince est le représentant personnel de Sa Majesté depuis
1993.
-- le Prince Haitham né le 13 Octobre 1954 à Mascate, de sa première épouse Shawana Umm Qais. Le Prince est Ministre de l'Héritage et de la
Culture.
-- le Prince Shihab, Amiral de la RNO, Royal Navy of Oman , né à Mascate le 5 Mars 1956, de sa première épouse Shawana Umm Qais, Conseiller du Sultan depuis 2004.
Son Altesse le Prince Fahad bin Mahmood Al-Said, Vice-Premier Ministre pour le Conseil des Ministres.
Le Prince est le petit-fils de Muhammad bin Turki Al Said, né en 1860 à Mascate. Gouverneur de Sohar de 1878 à 1884, le Prince Muhammad a renoncé au trône. Il avait 15 filles et 11 fils parmi lesquels le Prince
Mahmood né en 1898. Gouverneur de Muttrah 1935-1937, puis de Burka 1940-1943, le Prince meurt le 28 Juillet 1947 à Mascate laissant 4 fils et une fille, le Prince Fahad est le quatrième de ses fils.
Né en 1944 le Prince a poursuivi ses études secondaires à Bahreïn, puis à l'Université du Caire en Egypte avant de partir à l'Acad of Arts, la Hague,
Pays-Bas. Le Prince a épousé une française, Berthe. Un de ses enfants travaille au Bureau du Premier Ministre et est administrateur du Royal Opera House.
Son Altesse le Prince Fahad est unanimement respecté dans toutes les Chancelleries pour sa connaissance profonde de tous les dossiers, sa modération et son charisme. Il reflète exactement la politique ambitieuse mais empreinte de mesure et de modestie de Sa Majesté.
Depuis ce jour d'été 1970, depuis 44 ans, le Sultan n'a pas vu s'enfuir les saisons. Le 18 Novembre 2014 il aura 74 ans dans ce "sillage éclair de siècle où trucule l'instant".
Sur les rivages de son bel automne, plus d'une fois, il se surprend à contempler sa capitale Mascate et sa Grande Mosquée comme s'il les découvrait pour la première fois.
Quel est donc cet invisible supplément qui fait du songe une réalité ? se demande t-il. Quelle est cette opportunité infinitésimale qui permet l'accomplissement de l'existence éveillée ? Les fatalistes l'appellent "la Destinée", les déterministes, "le Hasard et la Nécessité". Certain serait tenté comme le Prince de Machiavel de le nommer "l'Occasion ou la Bonne Heure".
La nuit venue, sous sa cape couleur de lune, la Mosquée avec son dôme et ses minarets semble épouser l'éternité en se parant de mille lumières
colorées rivalisant avec les étoiles. Sur la ligne de partage des eaux, à mi-distance du songe poétique, elle est Janus, le Dieu à double visage gardien des portes : l'une des faces scrutant le
large de ses yeux grands ouverts, l'autre laisse errer sur les profondeurs des terres un regard de songe, veillant sur la grande insomnie du monde. Elle est l'augure que les Génies de la Cité ont
répondu aux signes que le jeune Qaboos leur avait fait jadis dans ses rêves d'adolescent pauvre. Alors le bonheur étreint Sa Majesté.
Sur son bateau, certains matins, lorsqu'il regarde la Mer inondée de soleil, ce flot scintillant répand en lui d'ineffables promesses. Alors revient en lui la nostalgie des heures comme jadis au temps de sa jeunesse, avec l'amour et le parfum du crépuscule. Et après tant d'années renaît en lui la grâce des saisons...
Sire, Votre Majesté, avant que la froidure de l'hiver ne nous engourdisse, peut-être pourrions-nous aller visiter vos nouvelles écuries de Fontaine le Port et voir si le passage souterrain du rond-point Massoury est bien avancé. Pour les roses, la saison est un peu avancée .....mais il y aura d'autres printemps et d'autres étés.
"LA VIEILLESSE EST SI LONGUE QU'IL NE FAUT PAS LA COMMENCER TROP TÔT"
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